« En passant par La Vilaine de Redon à Rennes en 1543 »

Les Historiens des Archives Départementales et de l’Université de Rennes ont redécouvert un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de France d’un intérêt extraordinaire. Il s’agit d’un manuscrit enluminé de 1543 d’un format avoisinant notre actuel A3 représentant le cours de la Vilaine de Redon à Rennes.

Le recueil de 24 planches relatif à la navigabilité de la Vilaine au XVIᵉ siècle est une véritable invitation à se promener en 1543 dans les paysages de bords de Vilaine.

La reliure armoirée du XVIᵉ siècle présente les Armes de Bretagne, ce qui pourrait indiquer une commande des États de Bretagne. Ce recueil aurait été réalisé par le peintre enlumineur Olivier Aulion.

 Signature du peintre

Signature du peintre Olivier Aulion en 1569

Parmi les nombreux intérêts du manuscrit de la Vilaine, dont on ne connait pas d’équivalent en France, celui de nous offrir une vision de l’architecture de 1543 n’est pas des moindres. C’est même la plus ancienne représentation connue pour la Bretagne : églises, chapelles, manoirs, fortifications, maisons, moulins se dévoilent à chaque planche.

Plusieurs projets de travaux de canalisation des rivières ont vu le jour, un peu partout en France sous François 1ᵉʳ, afin d’améliorer le transport fluvial des marchandises.

Les Rennais adressent en 1538 une requête au Roi les autorisant à faire des travaux pour rendre la Vilaine navigable entre Messac et Rennes. C’est dans cette partie que les chaussées construites pour installer moulins et accessoirement permettre de traverser la rivière entravent la navigation en créant de véritables rapides avec des dénivellations de plus d’un mètre. Il s’agit donc d’aménager, parfois, et d’améliorer, partout, les écluses.

 

 Une écluse

Les différents utilisateurs de la rivière n’ont pas les mêmes intérêts. Dès 1545, des lettres de François 1ᵉʳ mentionnent des seigneurs qui rechignent à l’arrachage des arbres sur les rives, pourtant indispensable au halage.

De même, meunerie et navigation ne font pas toujours bon ménage. En 1639, le Parlement de Bretagne donne raison aux bateliers qui reprochent leurs mauvais procédés aux meuniers.

 

Présentation de la planche XVII de La Rivière Tiercent à la Frogeraye (cf. dernière photo ci-dessous)

Issu des collines du Mené dans les Côtes d’Armor, le Meu long de 70 km, conflue avec la Vilaine sur la commune de Goven. L’écluse actuelle de Mons, accolée à une île étroite formée par un bras du Meu, n’existe pas encore : elle est sans doute la première écluse en pierre construite sous le nom de Blossac en 1567 par l’ingénieur italien Barthazolo. Elle est décrite dans le procès-verbal de 1614 en signalant le passage d’un bateau de cidre venant de Messac.

 

L’ancien manoir de Blossac (Beloczac) est situé au confluent de la Vilaine et du Meu. Le nouveau château, l’actuel, fut édifié en 1672 et 1678. Un port et un bac leur appartenaient. Un bac avec le passeur et son passager est représenté ici.

La chapelle de Blossac correspond, sans doute, à la Chapelle Saint Sauveur « située dans les bois et bouxières sur la rivière de Vilaine ». Elle est aujourd’hui remplacée par la chapelle à l’intérieur de l’enceinte du château.

Le manoir de la Chaise (La Chèze) appartenait à Cicé. Sur la rive opposée, on trouvait la terre noble de la Rivière Tiercent (bretonnisée en Rivière Kersan) qui relève des seigneurs du Tiercent, le manoir y est figuré dans les arbres.

Autre écluse

 

                        Le vieux manoir de Blossac

 

 

Photo générale de la Vilaine

 

Le texte est inspiré du livre « en passant par la Vilaine de Redon à Rennes en 1543 » publié en novembre 1977 avec le concours du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine et les Archives Départementales.

 

 

 

 

 

 

 

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